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Quel est le rapport entre le tissu wax des habits qu’on voit partout à la Goutte d’Or et les tirailleurs ghanéens du XIX siècle ?

En 1836, les Pays-Bas souffraient d’un manque d’hommes dans leur armée coloniale. Surtout après la guerre de Java (1825-1830) en Indonésie. Pour combler ce manque d’effectifs, les néerlandais, qui contrôlaient avec les anglais la dénommée Côte de l’Or (actuel Ghana), conclurent un accord avec le roi ashanti Kouakou Dua 1er : en échange d’une avance de 2 000 armes et de la promesse de 4 000 autres, il s’engageait à livrer mille recrues en une année et autorisait l’ouverture d’un bureau d’enrôlement.

Par la suite, quelque milliers de tirailleurs ghanéens seront recrutés jusqu’à la fin du XIX siècle pour rejoindre l’armée hollandaise en Indonésie. Là-bas, les soldats africains découvriront le batik indonésien. Ils vont adorer. Le batik c’est un tissu en coton et soie teint à la main et décoré de dessins adaptés à la vie de tous les jours. Les dessins sont appliqués sur le tissu moyennent un procédé de réserve à la cire (wax en anglais).

Les tirailleurs ghanéens rentrent chez eux les valises pleines du nouveau tissu et voilà que tout commence, les marchands hollandais et plus tard les anglais remarquent rapidement que la nouvelle mode importée de Java, de Bornéo, de Sumatra fait des ravages sur la Côte de l’Or. Les fabricants européens ajoutent une nouvelle cible sur leur liste de marchés à conquérir.

Les motifs qui ornent les wax sont tantôt réalistes, tantôt symboliques et difficiles à identifier. Ils révèlent une grande diversité de perceptions et d’usages. Ils sont en premier lieu l’expression d’une identité.

Les vêtements en wax peuvent contenir des messages explicites en toutes lettres imprimés pour une occasion particulière ; ils peuvent délivrer un message via un motif géométrique, des animaux ou des fleurs ; par exemple : le poisson pourra signifier l’abondance alors qu’un oiseau voudra plutôt dire voyage ou départ. La tradition africaine sera représentée par des attributs royaux comme le chasse mouche ou le tabouret des rois. L’influence européenne se fait aussi sentir via des motifs représentant des objets de consommation. Reste une symbolique très féminine généralement non identifiable mais ayant une signification précise.

Selon So Wax (premier salon international du wax et du textile africain à Paris, mai 2005)  « ce marché compte une population de plus de 120 millions d’Africains, dont les Nigérians et les Congolais constituent la grande majorité ».

Sources en ligne :

http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00011&RL=00170

http://afroriental.wordpress.com/2012/03/30/le-wax-toute-une-histoire-2/

http://www.afrik.com/article7904.html

http://www.afrikan-art.com/content/12-les-tissus-africains

http://www.abcwax.co.uk/f_historique.htm

http://www.vlisco.com/depuis-1846/fr/page/311/

http://www.rfi.fr/tirailleurs/20100317-pays-bas-tirailleurs-relations-houleuses

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